JOSEF WITTLICH Pop Icons
JOSEF WITTLICH Pop Icons

JOSEF WITTLICH – ICÔNES Pop
La galerie Ritsch-Fisch consacre une exposition aux figures de femmes de Josef Wittlich. Figures hiératiques, regards fixes, silhouettes à la frontalité sans concession : Wittlich construit une galerie de visages où se mêlent l’iconographie populaire et la nostalgie d’un âge d’or révolu. Ses héroïnes, issues des magazines d’un après-guerre en reconstruction, portent les atours d’une époque en quête de faste, entre souvenirs d’impératrices, de stars hollywoodiennes et d’archétypes féminins magnifiés par la couleur et l’ornementation.
Ouvrier dans une usine de céramique, Josef Wittlich peint en marge de son travail, sans formation académique ni volonté d’intégrer les circuits officiels de l’art. Né en Allemagne en 1903, il développe une iconographie où la mémoire collective dialogue avec des figures de prestige et des images issues du quotidien.
Ses œuvres, réalisées sur des matériaux modestes comme le carton ou le papier d’emballage, reprennent les codes des chromolithographies et des reproductions imprimées. Qu’il représente des souverains, des chefs militaires ou des actrices, il impose une esthétique caractérisée par des couleurs vives et une stylisation marquée.
Reconnu tardivement, Wittlich échappe aux catégories traditionnelles. Ni naïf ni académique, il forge un langage propre, nourri de références populaires qu’il transforme en un répertoire d’icônes à la fois familières et réinventées.
WITTLICH ET LE POP ART
Sans intention manifeste, Josef Wittlich rejoint le Pop Art par son usage des images médiatiques et sa représentation frontale des figures. A l’instar de Richard Hamilton, Warhol ou Lichtenstein, il puise dans les visuels diffusés en masse – affiches, magazines – mais sans détournement ni ironie. Là où le Pop Art questionne la société de consommation, Wittlich exalte ses modèles avec une approche instinctive, dépourvue de distance critique.
Les figures féminines qu’il peint – impératrices d’un autre temps, stars du cinéma ou anonymes transfigurées – évoquent les portraits iconiques de Warhol, mais avec une sensibilité autodidacte. Sa palette franche et ses aplats colorés rappellent l’esthétique sérigraphique, tandis que la répétition des motifs confère à son œuvre un effet de série spontané. Cependant, Wittlich ne joue pas avec les codes de la marchandisation : il les absorbe et les retranscrit dans un langage où l’image conserve sa force évocatrice intacte.