Champion Étienne

Champion Étienne

La guetteuse, Acier Corten, 2019, 278 x100x100 cm • The Watcher, Corten Steel, 2019, 109.4 x 39.4 x 39.4 inches
La penseuse, Acier Corten, 2022 175 x 110 x 100 cm ∙ The Thinker, Corten Steel, 2022, 68.9 x 43.3 x 39.4 inches
Valérie, terre cuite, 2017, 36 x 51 x 34 cm ∙Valérie, Terracotta, 2017, 14.2 x 20.1 x 13.4 inches
La matrice, Acier Corten, 2021 133 x 247 x 116 cm ∙ The Matrix, Corten Steel, 2021, 52.4 x 97.2 x 45.7 inches
Adrien, terre cuite, 2020, 53 x 58 x 44,5cm ∙ Adrien, Terracotta, 2020, 20.9 x 22.8 x 17.5 inches
Autoportrait jardin, terre cuite), 2015, 31,6x20x36 cm ∙ Self-Portrait Garden, Terracotta, 2015, 12.4 x 7.9 x 14.2 inches

Étienne Champion travaille sur des sujets et des formes qui obligent le spectateur à réinterroger les perspectives et la lumière. C’est pourquoi les visages et les corps sont, pour lui, des objets d’étude de prédilection. Pour réaliser ses sculptures, Étienne Champion commence par dessiner son sujet une fois, deux fois, dix fois, sous des éclairages contrastés et orientés sous différents angles. Au fusain, il restitue sur le papier les volumes par un jeu d’ombres et de lumières. De ces dessins en aplats de noir et de blanc à deux dimensions naîtront ses sculptures. L’artiste ne sculpte donc pas des visages, mais les dessins qu’il fait des visages, en y ajoutant ce qu’il définit comme une « obligation de liberté » afin que l’ensemble devienne réellement sculptural. En cela, le travail d’Étienne Champion apporte à la sculpture une nouveauté : il n’ambitionne pas de restituer les formes, les détails ou encore les expressions de la manière la plus fidèle possible, mais produit des formes qui, sous certains angles, sont purement abstraites et, sous d’autres, pleinement figuratives. Le résultat obtenu invite le spectateur à choisir soit d’observer la multitude d’éléments et de détails qui composent l’ensemble, en passant de l’un à l’autre, soit de libérer son œil de cette contrainte et d’embrasser la totalité de la forme pour laisser l’identification se faire et se défaire. C’est donc le regard posé par le spectateur sur la sculpture qui anime les formes, selon une circulation définie par le point de vue et la position dans l’espace. En restituant le volume par la lumière, Étienne Champion nous donne à voir la partie la plus exposée de l’individu – le visage – et, dans le même mouvement, le lieu le plus caché de son intériorité. Si nous scrutons chaque détail, rien ne semble véritablement à sa place ; le chaos nous est donné sans qu’il soit possible de décider s’il s’agit d’un visage humain. Si, en revanche, nous les envisageons dans leur entièreté, alors ils prennent forme et se recomposent. Le travail d’Étienne Champion donne à voir et à toucher l’aspect subjectif et complexe de l’individu, fait de noirceur et de lumière qui, pris ensemble, dévoilent la profondeur et la dualité de l’âme.

Étienne Champion works on subjects and forms that compel the viewer to rethink perspectives and light. This is why faces and bodies are, for him, preferred subjects of study. To create his sculptures, Étienne Champion begins by drawing his subject once, twice, ten times, under contrasting lighting and from various angles. Using charcoal, he recreates the volumes on paper through a play of shadows and light. From these two-dimensional drawings in black and white will emerge his sculptures. The artist does not sculpt faces themselves but the drawings he makes of faces, adding what he calls an “obligation of freedom” to make the whole truly sculptural. In this way, Étienne Champion’s work introduces something new to sculpture: he does not aim to faithfully reproduce forms, details, or expressions, but instead creates shapes that, from certain angles, are purely abstract, while from others, fully figurative. The result invites the viewer to either focus on the multitude of elements and details that make up the whole, shifting from one to another, or to free their eye from this constraint and embrace the entire form, allowing identification to both emerge and dissolve. Thus, it is the viewer’s gaze upon the sculpture that animates the forms, with movement defined by the viewpoint and position in space. By rendering volume through light, Étienne Champion allows us to see the most exposed part of the individual—the face—and, at the same time, the most hidden aspect of their inner world. If we scrutinize every detail, nothing seems truly in its place; chaos is presented without making it possible to decide whether it is a human face. If, however, we consider the whole, then it takes shape and recomposes. Étienne Champion’s work reveals and touches upon the subjective and complex nature of the individual, made of darkness and light that, together, unveil the depth and duality of the soul.